Afin de préserver la biodiversité pour les générations futures, un agent du Conservatoire des espaces naturels est mobilisé depuis mars 2024 à Marck afin d’effectuer des relevés.
Le contexte
Afin de préserver la biodiversité pour les générations futures, un agent du Conservatoire des espaces naturels est mobilisé depuis mars 2024 à Marck afin d’effectuer des relevés. Ces prélèvements permettront de déterminer les insectes, les animaux et les variétés de plantes situés sur le territoire et ainsi mieux connaître les espèces animales et végétales. À terme, l'objectif est de proposer des aménagements pour préserver la biodiversité face aux changements climatiques. Dans deux à trois ans, d’autres prélèvements seront réalisés pour connaître l’état des populations d’insectes, de mammifères et végétaux.
Comment s'est déroulée l'étude ?
Marine Moyson, chargée de l'étude et du plan de gestion différenciée à Marck au sein du Conservatoire des espaces naturels, a été mobilisée de mars à septembre 2024 sur le terrain jour et nuit. En mars, elle s'est rendue la nuit sur plusieurs sites naturels marckois pour observer les amphibiens et les espèces nocturnes. En avril, elle s'est intéressée aux oiseaux. De mars à juin, elle s'est focalisée sur la flore et jusqu'à juillet aux insectes. La jeune femme s'est rendue sur les espaces de loisirs, le long des routes, sur les ronds points, la Ferme des Aigrettes, les zones de gestion différenciée déjà mises en place par la municipalité. Avant de mener ces observations, elle s'est appuyée sur un protocole scientifique initialement défini. "J'allais sur chaque zone choisie au préalable, je m'installais, j'écoutais, j'observais et je notais les espèces présentes, raconte la chargée d'étude. Ces observations ont été prises en compte pour la réalisation du plan d'actions de gestion différenciée".
Quelles sont les espèces présentes à Marck ?
Marine Moyson est formelle : "les observations ont montré une bonne diversité dans les espaces verts ciblés par l'étude". Dans les faits, la chargée du plan de gestion différenciée, a repertorié 25 différents type d'habitat, 266 espèces de fleurs dont 23 dites patrimoniales. "Ces espèces sont quasiment menacées, précise-t-elle. Elles représentent de nombreux enjeux. Deux espèces observées sont même protégées". La membre du Conservatoire des espaces naturels a également aperçu une soixantaine d'espèces animales, 11 espèces de libellules, 25 de papillons, 6 espèces de chauve souris, de nombreuses espèces d'amphibiens comme des trittons ponctués et 9 espèces d'orthoptères. Pour observer les espèces animales ou végétales, Marine Moyson a utilisé un filet fauchoir dans les espaces verts. "Je pouvais ainsi les récupérer délicatement et les relâcher aussitôt", assure-t-elle.
Déjà les (bons) effets de la gestion différenciée
La gestion différenciée, qu'est ce que c'est ?
Depuis le printemps 2022, la municipalité a décidé d'étendre les zones de gestion différenciée de ses espaces verts. Le principe est simple : en fonction des différents espaces verts, de l'usage qu'en fait la population et de la nature des végétaux, la ville a mis en place un fauchage raisonné de certains espaces verts. Le pourtour est tondu, la majorité de l'espace est fauchée une à deux fois par an et aucun produit phytosanitaire polluant n'est utilisé. L'objectif est de favoriser et de (ré)inviter la biodiversité dans les espaces verts.
Les bien-faits de la gestion différenciée
Les résultats des observations de Marine Moyson, du Conservatoire des espaces naturels, sont formels : là où la gestion différenciée a été mise en place, la biodiversité est bien plus présente. Chiffres à l'appui. En effet, 56% des espèces patrimoniales et protégées de la commune se trouvent dans les espaces verts en gestion différenciée et 8 à 10% des espèces sont visibles au bord des étangs, des mares et des zones sans végétation. Lors de ces observations, elle a eu l'occasion d'entendre les interrogations voire le scepticisme de certains riverains autour de la gestion différenciée. "Sans une gestion différenciée des espaces verts, des espèces sont vouées à disparaître, précise-t-elle. J'entends les remarques mais il ne s'agit pas d'un laisser-aller de la commune. Les choses doivent changer pour la biodiversité et le cadre de vie de chacun".
Quelles sont les préconisations de l'étude ?
Le Conservatoire des espaces naturels préconise des animations pour les écoles, pour le grand public et une formation pour les agents des services techniques, ce qui a déjà été organisé au cours de l'été. Le CEN conseille également l'installation de panneaux pédagogiques, un récupérateur d'eau de pluie et des aménagements pour la faune comme des tas de bois ou de pierre. Dans un troisième temps, l'instance préconise la plantation d'arbres, d'un éco-paturage et de la fauche des roselières aux abords des watergangs une fois tous les trois ans.